Depuis quelques temps, nous entendons parler de la réforme de la Justice des Mineurs. Mme Taubira, Garde des Sceaux, s'y attèle avec son équipe.
Beaucoup de papiers, d'articles, de débats autour de cette question mais finalement peu d'informations sur ces personnes qui exercent auprès de nos mineurs délinquants...
Mon premier métier est celui d'animateur (non, non, je ne vis pas de la photographie, ou alors en tout cas, pas encore!!!), puis je suis devenu éducateur auprès de ces "incasables", jusqu'à exercer d'autres responsabilités.
C'est en allant voir Thierry, mon "frère" de promo, que j'ai pu photographier un lieu mythique que je vais vous présenter un peu plus loin.
Mais tout d'abord, laissez moi vous parler d'une administration méconnue mais toute aussi essentielle pour notre société et le devenir de notre jeunesse en danger : la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ et pas PJ pour police judiciaire ;) )
Car oui, en France la justice pénale (et civile) des mineurs est spécifique... (cf. site internet du ministère de la justice).
La justice des mineurs concerne les mineurs en danger (dans le cadre de la justice civile au titre de l’article 375 du code civil) ainsi que les mineurs ayant commis des actes de délinquance (dans le cadre de la justice pénale, au titre de l’ordonnance du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante).
Dans ces deux domaines, c’est le juge des enfants qui est compétent pour prendre la décision judiciaire.
Chaque année, près de 383 000 mineurs sont pris en charge par la justice. Près de 212 500 mineurs sont pris en charge au civil.
Sur l'ensemble de ces mineurs, près de 170 500 sont pris en charge par les services de la Protection judiciaire de la jeunesse, 92 000 le sont dans le cadre pénal.
Ce sont donc les fonctionnaires de la PJJ qui exercent les mesures et sanctions éducatives auprès des mineurs délinquants. Ainsi, le site du ministère de la justice présente ses missions relatives aux mineurs dans ces termes :
la direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse (DPJJ) « est chargée, dans le cadre de la compétence du ministère de la Justice, de l'ensemble des questions intéressant la justice des mineurs et de la concertation entre les institutions intervenant à ce titre » (décret du 9 juillet 2008 relatif à l’organisation du ministère de la justice).
Le champ d'action de la DPJJ s'étend de la conception des normes et des cadres d'organisation, à la mise en œuvre et à la vérification de la qualité de ces mises en œuvre. La DPJJ est également en charge de la politique et gestion des ressources humaines, la politique de formation, du pilotage opérationnel et budgétaire (missions "support" décrites dans le décret 2008-689). Depuis la loi du 5 mars 2007, le président du Conseil général est, quant à lui, le chef de file de la protection de l'enfance (prise en charge des mineurs en danger).
Plus concrètement, la direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse (DPJJ) est la direction de la justice des mineurs (décret du 9 juillet 2008). A ce titre, elle :
• contribue à la rédaction des textes concernant les mineurs délinquants ou en danger : projets de lois, décrets et divers textes d'organisation) ;
• apporte aux magistrats une aide permanente, pour les mineurs délinquants comme pour les mineurs en danger, notamment par des mesures dites "d'investigation" permettant d'évaluer la situation des mineurs;
• met en œuvre les décisions des tribunaux pour enfants dans les 1 500 structures de placement et de milieu ouvert (300 structures du secteur public, 1 200 du secteur associatif habilité) ;
• assure le suivi éducatif des mineurs détenus en quartier des mineurs ou en établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) ;
• contrôle et évalue l'ensemble des structures publiques et habilitées qui suivent des mineurs sous mandat judiciaire.
Au quotidien, les professionnels de la Protection judiciaire de la Jeunesse mènent des actions d'éducation, d'insertion sociale, scolaire et professionnelle au bénéfice des jeunes sous mandat judiciaire, pénal ou civil, et de leur famille.
Aniane est le nom donné à la Colonie pénitentiaire industrielle, puis à la Maison d’éducation surveillée (années 1930), puis à l’IPES (années 1950-70) d’Aniane, à 30 km de Montpellier. Cette ancienne Abbaye, devenue filature de coton, se transforme à la fin du XIXe siècle en une maison centrale de détention qui fonctionne jusqu’en 1885.
C’est en 1886 qu’ouvre tout d’abord une colonie privée qui l’année suivante devient une colonie pénitentiaire publique pour garçons. Cette colonie accueille des mineurs de 16 à 21 ans préparés aux professions industrielles urbaines : mécanique (ajustage, tournage sur métaux, serrurerie, électricité), forge et taillanderie, chaudronnerie, tôlerie, ferblanterie, plomberie, zinguerie, charronnage, ébénisterie ainsi que culture des vignes et jardinage. En 1919, l’effectif est de 266 pupilles. Après l’ordonnance de 1945, Aniane devient un IPES, les jeunes y sont placés pour deux à trois ans, il s’agit de leur permettre d’obtenir un CAP (métiers enseignés : ajustage, tournage, fraisage, tôlerie, serrurerie, plomberie, maçonnerie, plâtrerie). Aniane sera dans les années 1990, non plus un internat, mais un lieu d’insertion et de formation par le sport. Le bâtiment est fermé par la PJJ à la fin des années 2000.
Texte (dernier paragraphe) : Véronique Blanchard.
Il existait différents lieux tels que celui-ci en France : Savigny sur Orge, Bures sur Yvette, Fresnes, Belle Ile, Saint Hilaire... Aujourd'hui, ces lieux chargés d'histoire ont pour beaucoup été vendus par l'Etat.
Je vais donc terminer cet article par une petite citation d'un mouvement de recherche et de formation en éducation (le GFEN) pour dire que finalement, ces gamins ont un avenir si nous, adultes, arrivons à croire en eux et en positif :
TOUS CAPABLES!!!!
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